Tantôt célestes, tantôt telluriques les œuvres in situ de Rachel Maisonneuve occupent les interstices où se rencontrent l’énergie de la vie et de la mort. Son univers se construit souvent autour des lieux de passages : tumulus, utérus, espace funéraire. Ses œuvres ouvertes cherchent à relier une réalité vide de sens et vertigineuse à un monde supranaturel pour provoquer notre subconscient et réveiller l’imaginaire perdue.
Rentrer en contact avec la mort et la voir non pas comme un fléau mais comme une fonctionnalité intemporelle et nécessaire, pour en faire une force, comme elle a pu l’expérimenter avec son œuvre Carmen Brites. Ainsi, son travail artistique nous amène à vivre des expériences sensibles et dérangeantes.
Son travail est le plus souvent présenté sous forme d’installations, monumentales ou intimistes. Ainsi les visiteurs avaient pu voir un tumulus lors de l’exposition en plein air à Môtiers en 2015 et Utéria, pour Nuit Blanche à Metz en 2012, composées de quelque trois cents plaques de verre suspendues dans l’espace et le reconstruisant par des effets de transparence et de réflexions.
L’utilisation du verre revient souvent dans son travail. Cette matière de plus en plus présente dans notre environnement urbain et quotidien manifeste surtout une inclinaison à la dématérialisation des frontières entre le visible et l’invisible, privilégiant ainsi un décloisonnement des réseaux et des espaces.