Film: La frontière, mars 2023, 1h03mn
Depuis 2010, un groupe de paysans de la Côte s’est constitué en un réseau écologique dans le but de favoriser la biodiversité et d’améliorer la qualité paysagère avec une approche transdisciplinaire, soutenu en autre par le fond Suisse pour le paysage (FSP).
En immersion sur le terrain, on accompagne une biologiste responsable de la mise en place de solutions de renaturation, les plus cohérentes avec les activités déjà présentes. Une série de haies vives plantée afin d’assurer des continuités bocagères est un moyen typique pour servir de garde manger et de refuge pour des petits mammifères impliqués dans un écosystème incluant les champs cultivés, et les terrains sauvages. Des compromis sont trouvés pour permettre de continuer de passer avec des engins agricoles. Le spectateur découvre qu’il est possible d’observer des changements notables au niveau de la biodiversité pour peu qu’on soit attentif aux plus petits phénomènes, comme le retour de papillons qui avaient disparus. Par le témoignage d’agriculteurs impliqués, on apprend que des synergies, entre animaux, végétaux et exploitations agricoles, permettent de plus en plus de se passer des substituts chimiques, ceux-là qui ont longtemps accompagnés le productiviste dont l’agriculture reste encore largement dépendante. Du repérage en plein hiver, au réunions informelles entre participants discutant en plein cagnard, le filme montre de l’intérieur une expérience de prise de conscience active mais non dénuée de paradoxes. Comment concilier des enjeux de prime abord aussi éloignés que rentabilité et décroissance ?
Le film dresse aussi un portrait sensible d’une petite communauté traversée par des antagonismes mais que réunit l’envie de changement. Certains paysans ont rejoint le réseau plus par nécessité économique que par conviction. On entend ainsi des prises de position déclarées avec des accents charpentés, par des personnes aux origines diverses, aux itinéraires professionnels aussi variés qu’inattendus.